Je murmurerais un "je t'aime" comme un flocon soufflé par le vent
Le week-end arrive et je pars ce soir. Pour approximativement 800km en deux jours. Monter. Assister. Redescendre.
Voir les gens pleurer. Oui je vais dans un endroit où personne n'aime aller, assister à une cérémonie pour laquelle personne n'est content de s'habiller.
Un enterrement qui en rappelle un autre, quasiment un an jour pour jour. Qui m'en rappelle un autre, il y a un peu plus de 10 ans où je ne suis pas allée.
Après une longue maladie, une perte de conscience générale, cette mort comme une sorte de délivrance. Le mot que tout le monde emploie parce qu'il contient une part de vérité mais qui n'empêche pas la souffrance.
Ça sera peut-être sous la neige mais surement dans le froid.
Ça sera horrible comme à chaque fois.
Je lui tiendrais la main et y a une très grosse part de chance pour que je verse quelques larmes. Voir les proches pleurer a toujours sur moi un effet dévastateur.
Mais encore un. Depuis quelques temps, j'ai l'impression qu'il n'y a que ça, des enterrements. C'est fou comme je m'en souviens plus que les mariages ou les baptêmes.
800 km pour quelques heures.
S'il pleure, je ferais comme si de rien n'était. Je lui tiendrais juste la main et plus tard, je murmurerais un "je t'aime" comme un flocon soufflé par le vent.