Samedi noir sur les ondes de Tokyo
J'pourrais être au Japon, ou en Chine. Mais non, je suis chez moi, sur mon lit fait à la va-vite. Saez va redevenir mon amant de mes nuits solitaires, entre deux sanglots j'écouterais sa voix déchirante, dans l'obscurité du silence.
Oh rien n'est fait certes et je ne pars pas vaincue mais...
C'est un samedi noir, dans tous les sens du terme. Il y a du vent et j'ai mal aux yeux d'avoir trop pleuré. Où va-t-on ?
Le gouffre, la côte, la plaine, la peine. Il a pris les bières au frigo et il a fuit. Et moi je suis là comme une conne à vouloir être au Japon, à vouloir être heureuse. À vouloir mourir aussi. J'espère qu'il va pleuvoir très fort et que les flots m'engloutiront.
Qu'il me paraît loin le temps où je lui manquais, où il m'aimait.
Je ne veux pas. Je ne veux pas.
J'ai l'impression de revoir un mauvais film, détesté.
Connard.
J'ai l'impression que je vais mourir étouffée dans mes larmes et qu'un texte que j'ai écrit il n'y a pas si longtemps s'appliquera à moi, peut-être.
Je voudrais être sous un cerisier en fleurs, à regarder tomber ses pétales sur des dalles grises d'une place inconnue.