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4 juillet 2014

Mrak de David Albahari

Roman politique serbe pour compléter mon challenge, roman sur lequel il est précisé Thriller politique mais qui n'en est pas vraiment un...

mrakMrak, ce sont les ténèbres qui ont envahi la Yougoslavie ou "l'ex-pays", Mrak c'est le lieu où ère le narrateur en exil. Tout commence en Yougoslavie, avant 1985, le narrateur et héros y mène une vie paisible et rythmée par ses traductions, ses séances de footing quotidiennes et ses loisirs qui se partagent entre la lecture et le cinéma. Puis tout bascule peu à peu : la chute du mur de Berlin, l'effondrement du bloc communiste, les guerres d'indépendances du Kosovo, de la Serbie, de la Croatie, Slobodan Milošević, et tout ça.
Le roman commence sur le narrateur, exilé au Canada, dans une chambre d'hôtel, persuadé d'être suivi et surveillé. Entre quelques digressions d'écrivain, il va remonter le temps pour raconter au lecteur comment il en est arrivé là.
Déjà première chose, il ne s'agit pas vraiment d'un thriller tant l'histoire est hachée entre passé/présent et entre action et digressions (parfois un peu inutile je dois l'admettre). J'avoue que j'ai été également déçue que l'auteur ne soit pas plus explicite. On comprends mal son rôle dans l'histoire et dans l'Histoire, vu que je connais pas bien l'Histoire de ces pays. On rencontre un Davor Miloche dont on arrive jamais à déterminer dans quel camp il se trouve car rien n'est réellement nommé. On se doute que l'auteur va se retrouver du côté des rebelles (j'entends de ceux qui souhaitent l'indépendance) mais je n'en suis vraiment pas certaine. J'aurais vraiment aimé en apprendre plus sur ce pays, son histoire, par quelqu'un qui a vécu ça de l'intérieur.
L'intrigue vraiment intéressante va se passer au moment où il entamera une liaison avec la femme d'un "ami" soit disant emprisonné, et qui se soldera de façon tragique. Mais ce n'est pas continu. De plus, on ignore qui sont les personnes qui le traquent et si le héros est bel et bien poursuivi. Je ne suis pas contre un peu de ballotage et de mystères mais pas quand je lis un roman politico-historique, j'ai du mal à me détacher de la réalité et de la véracité des faits.
Quoiqu'il en soit Mrak est très bien écrit et la plume poétique de David Albahari est parfois envoûtante :

[...] la nuit n'apportait que l'annonce d'une terrible imminence du jour, la crainte de ce qui pouvait encore advenir en cette journée ; le jour lui-même ne représentait q'un espoir ténu, une tentative éperdue pour garder réunis le corps et l'esprit, pitoyable succédané d'une réalité qui s'écoulait, comme le sable d'une main. La nuit n'apportait pas de soulagement, le jour était figé sur place.

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