J’ai fini L’écume des jours.Le deuxième Vian que
J’ai fini L’écume des jours.
Le deuxième Vian que je lis. Et j’aime, j’aime. Même si celui-là était très différent de J’irai cracher sur vos tombes.
Ici, c’est l’histoire de Colin et Chloé, de Chick et Alise. Une histoire où ces jeunes adultes passent leur temps à ne rien faire, pas par paresse, mais parce que dans ce monde-ci, cela ne se fait pas.
Dans ce roman, Boris Vian joue avec les codes littéraires, c’est un délice verbal, jeux de mots et néologismes sont à la fête.
« L'obsession consumériste de Chick, née d'une idolâtrie frénétique pour un certain Jean-Sol Partre, semble vouloir dire que le bonheur ne saurait durer. En effet, l'asphyxie gagne du terrain, et l'on assiste avec effroi au rétrécissement inexorable des appartements. On en veut presque à Vian d'être aussi lucide et de ne pas s'être contenté d'une expérience ludique sur fond de roman d'amour. » -- Sana Tang-Léopold Wauters sur amazon.fr
Dans L’écume des jours, les nénuphars envahissent les poumons, les canons à fusil poussent dans la terre grâce à la chaleur humaine, les pianos font des cocktails…
« - Mais, est-ce que c’est leur faute si ils croient que c’est bien de travailler ?
- Non, dit Colin, ce n’est pas leur faute. C’est parce qu’on leur a dit : « le travail, c’est sacré, c’st bien, c’est beau, c’est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont droit à tout... » Seulement, on s’arrange pour les faire travailler tout le temps alors ils ne peuvent pas en profiter.
- Mais alors, ils sont bêtes ? dit Chloé.
- Oui, ils sont bêtes, dit Colin. C’est pour ça qu’ils sont d’accord avec ceux qui leur font croire que le travail c’est ce qu’il y a de mieux. Ça leur évite de réfléchir et de chercher à progresser et à ne plus travailler. »
Ben dis donc, ça résonne vachement bien à l’heure actuelle ce petit passage…