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4 mai 2018

La chartreuse de Parme de Stendhal

A l'occasion du challenge des douze thèmes, je me suis lancée dans la lecture de mon classique en choisissant La chartreuse de Parme de Stendhal. Au départ, j'étais partie pour lire L'enchanteur de Barjavel mais il ne rentrait pas dans la catégorie classique.... ce qui est fort dommage car je l'ai quand même lu et adoré alors que j'ai mis vraiment très longtemps pour venir à bout de La chartreuse de Parme, et c'est sans surprise que je peux vous annoncer que je n'ai pas vraiment aimé ce roman.

Déjà pour vous résumer le roman, ce n'est pas la chose la plus facile qui soit. Grosso modo, nous allons suivre les "aventures" de Fabrice Del Dongo, qui partira en France pour combattre avec Napoléon mais il arrive à Waterloo. Il retourne alors en Italie, dépité de n'avoir pu vraiment combattre, il va plus ou moins errer sans but jusqu'à ce que sa tante, la duchesse Sanseverina, qui s'est éprise de lui, ne décide d'en faire un homme d'église. Mais à Parme, la politique et les complots vont compromettre la carrière ecclésiastique de Fabrice.

ChartreuseBon par où commencer ? D'abord, le contexte politique et géographique de l'époque, le roman commence en 1796 alors que Bonaparte arrive en Italie, s'en suit des très nombreuses descriptions et actions en relation avec ce contexte géopolitique très complexe... en effet, l'Italie n'est pas unifiée comme aujourd'hui et se compose d'Etats qui peuvent parfois être en conflit, la domination autrichienne est présente et la plupart des italiens détestent Napoléon. Du moins, c'est ce que j'ai réussi à comprendre.
En effet, il sera impossible de comprendre et d'apprécier La chartreuse de Parme si on ne connaît pas bien cette période de l'histoire. On sera vite perdu parmi tous ces conflits et ces intrigues, ce qui a été mon cas.
Si la qualité littéraire est évidemment là, La chartreuse de Parme est, à mon avis, un roman trop ancré dans son époque pour être lu plus tard, à presque deux siècles d'écart.
Difficile donc de s'accrocher, d'autant plus que le récit, si on enlève toute la politique, est assez léger mais surtout son héros, Fabrice Del Dongo, n'est pas franchement charismatique... Au départ, quand Fabrice part en France, j'ai pensé au livre Le hussard sur le toit, avec la fuite d'un soldat italien vers la France. Mais le parallèle ne dure pas plus que quelques lignes, car là où Angelo Pardi, le hussard de Jean Giono, est intrépide et courageux, Fabrice est faible, facilement influençable et même un peu bênet sur les bords. Encore plus difficile de s'accrocher à cette lecture.
Ses amours avec Clélia Conti arrivent tellement tard dans le roman que j'ai douté qu'il s'agisse d'une romance. Quant à son amour pour sa tante, ça fait un peu pschitt, il n'y a ni l'étincelle de la passion interdite, ni l'intelligence d'un éloignement forcé car en fait, même si Fabrice aime la duchesse, il ne comprendra jamais ses sentiments à elle, de même qu'il n'est pas très fin quand il s'agit de décrypter les sentiments de ces proches. Fabrice est un beau jeune homme, charmant, qui a plusieurs maîtresses (j'ai d'ailleurs eu un peu de mal à saisir comment un futur évêque peut avoir des relations, mais visiblement ça ne gênait personne), mais totalement naïf, voire un peu ridicule par moments. Bref, je n'en suis pas tombée amoureuse !
Dans le lot des intrigues de cours, seule la duchesse Sanseverina sort du lot et est un personnage plutôt intéressant à suivre, c'est elle qui aurait dû être l'héroïne !
Quant à la fin du livre, au moment où Fabrice semble enfin proche de concrétiser son amour pour Clélia, Stendhal nous fait faire un bond de 3 ans, et expédie la romance et la fin du livre en 8 pages...

La chartreuse de Parme est un classique qui met la barre assez haut et que tout le monde ne pourra pas lire et apprécier à sa juste valeur. Je suis passée à côté de cette histoire, malgré les descriptions de l'Italie, de ses villes et paysages, et m'y suis beaucoup ennuyée. Ce premier Stendhal n'aura pas été une réussite, mais j'ai lu que beaucoup avaient préféré Le rouge et le noir, si je dois en lire un autre je choisirais celui-ci.

challenge 12thèmes

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Commentaires
S
Oh la la !!! Que j'ai du mal avec Stendhal... A mes yeux, ses romans sont aussi efficaces que du prozac. Je n'ai jamais réussi à venir à bout de ses romans. Par exemple pour le rouge et le noir, j'ai arrêté le massacre au 3/4... j'en pouvais plus tellement je trouvais ça ennuyeux.
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A
Stendhal est un auteur que, bizarrement, je n'ai jamais lu au lycée. Il me semble qu'il avait été au programme des Premières S mais pas des Premières L... Va comprendre pourquoi ! :D Toujours est-il que, plus de dix ans après que j'aie quitté le lycée, Stendhal reste pour moi un parfait inconnu, alors que j'aime les classiques depuis longtemps et que c'est, après les romans historiques, mon genre littéraire préféré. Il y'a un petit quelque chose qui me retient et je ne saurais pas dire quoi... Certainement pas les avis de lecteurs dépités qui crient leur souffrance parce que, en général, j'aime les classiques les plus ardus (je dois être une lectrice maso en fait, c'est pas possible :D )... Mais j'ai comme une petite appréhension qui me retient d'oser le pas, comme si je savais, presque d'avance, que ce n'est pas pour moi... Peut-être aussi que je me trompe du tout au tout... Si Le Rouge et le Noir ne m'a jamais attirée, peut-être devrais-je lire La Chartreuse de Parme, qui a, visiblement, un contexte historique vaste et intéressant. Je note et, en attendant, merci pour cette chronique, zofia ! ;)
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Z
@ Apreslaverse : si tu veux je peux te raconter la fin ;-) c'est vraiment compliqué quand on est perdu comme ça, en plus l'auteur n'aide pas vraiment car, j'imagine, il part du principe qu'on vit à cette époque (plus ou moins)...<br /> <br /> Bon ben je ne pourrais pas vraiment t'aider non plus !! 😂<br /> <br /> Mais ça confirme ce qu'il semblait, Le rouge et le noir a l'air plus accessible. <br /> <br /> <br /> <br /> @ Audrey : Oui lire un classique pour lire un classique, ça ne sert pas à grand chose... non mais je vois ce que tu veux dire, il y a des classiques intemporels et La chartreuse de Parme n'en fait clairement pas partie ! <br /> <br /> J'espère aussi mais il ne devrait pas y avoir trop de problèmes ^^
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A
Comme je te l'avais dit, je ne garde pas des souvenirs très clairs de ce roman que j'avais emprunté à la médiathèque, dans les temps très très trèèèèès anciens où j'y allais avec ma mère. Je sais que j'avais trouvé ça compliqué et je comprends ta souffrance :) Dommage car même si tu notes la qualité littéraire de l'oeuvre, lire un classique n'a de sens que si on l'apprécie :( C'est aussi pour ça que j'aime lire des auteurs comme Zola, par exemple. Je sais que j'y trouverai toujours mon compte, qu'il est plus accessible que d'autres ! Même si évidemment, ça n'a pas de sens de comparer. Bref ! J'espère que ta prochaine lecteur du challenge sera plus inspirante !
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A
Tu résumes bien ce que j'en ai pensé (même si je ne l'ai jamais terminé, j'ai aussi ressenti cette méconnaissance du contexte géopolitique, qui ne m'a pas aidée dans ma lecture...). Je te confirme, le Rouge et le Noir est plus facile à lire. Je l'avais lu au lycée, ma prof de français nous avait fait tout un cycle de travail sur le livre. On devait faire des exposés du type "l'amour dans le Rouge et le Noir", "le mensonge dans le Rouge et le Noir", "la politique dans le Rouge et le Noir"... (les thèmes étaient imposés). Je me souviens qu'il y avait eu un exposé sur le jansénisme et le jésuitisme dans le Rouge et le Noir, et ce qui était ENORME c'est que personne ne comprenait rien à ces deux "mouvements" (?) religieux (je sais pas comment appeler ça). 10 ans après je n'ai toujours pas compris ce que sont les différences entre les jésuites et jansénistes, mais j'ai en mémoire un exposé super foireux et drôle 😂. Et j'étais dans un lycée public, je précise !
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