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26 juin 2017

Avis groupé XIV

Après la fin de Barbara Abel

Après la fin

Une rue calme au milieu d'un lotissement résidentiel, une rue comme on en connaît plein, une rue comme il y en a partout en France. Une rue pourtant qui renferme un passé sordide. Une rue que l'on retrouve avec peine, la rue où habite Milo aujourd'hui âgé de 15 ans. Cette rue, c'est la rue du drame de Derrière la haine qui a vu se déchirer Tiphaine et Laetitia et celle où Milo est devenu orphelin. Et un jour, dans cette rue Nora et ses deux enfants viennent s'installer dans la maison mitoyenne de Thipaine et Sylvain...

Il faut vraiment avoir lu Derrière la haine pour bien comprendre Après la fin, sans quoi une large partie de l'angoisse pourrait vous échapper...
Après la fin est donc la suite de ce thriller de Barbara Abel que j'avais adoré malgré sa cruauté pour ses personnages et ce déchirement insoutenable et absolu des deux familles. On retrouve Thipaine et Sylvain liés par les drames passés, essayant tant bien que mal d'élever Milo, le fils de leurs anciens voisins.
Bien sûr on retrouve cette rue et cette famille avec une certaine angoisse en se demandant quel malheur va arriver... et Barbara Abel n'attend pas pour nous plonger dans le bain ! une nouvelle famille là, à deux pas de chez Thiphaine dans leur ancienne maison, de nouveau des rires d'enfants et pour Thiphaine, la perte de Maxime est encore accentuée. On sent rapidement que les choses vont dégénérer. Barbara Abel nous offre une nouvelle fois des personnes ambigus, sur le fil du rasoir, à la psychologie complexe, forte. Après la fin se lit très vite, comme un drame que l'on ne peut éviter. Soyons honnête, Derrière la haine est bien meilleur mais Après la fin est quand même plutôt bon !

Toi de Zoran Drvenkar

Toi

Tout commence avec une tempête de neige sur l'autoroute, un homme sort de sa voiture et assassine 26 personnes coincées dans les véhicules autour. Puis avec la rencontre de cinq amies, des adolescentes qui n'ont peur de rien et qui vont devoir fuir la vengeance d'un homme impitoyable. Tout se termine dans un hôtel isolé au-dessus d'un fjord en Norvège.

La particularité de ce roman est que chaque chapitre est raconté par un des différents personnages, mais il n'est pas raconté avec le je ou avec le il, il est raconté avec le Tu... Tu es donc tous les personnages les uns après les autres et cette situation est légèrement déstabilisante au départ. Tu ne sais pas si tu es lui ou elle, tu ne sais plus comment tu t'appelles, tu es tout le monde, tu n'es personne.
L'auteur nous fait ainsi passer d'Oskar à Nessi, à Rute, au Voyageur, à Mirko, à Neil, Darian et Ragnar, à Taja, à Stinke et Schnappi. Et si j'ai vraiment beaucoup aimé tous les personnages, principalement les filles et Neil, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. J'ai mis pas mal de temps pour lire les 200 premières pages, mais après je me suis laissée embarquer dans ce road-movie intense et meurtrier. On s'attache aux filles et on veut qu'elle sauve leurs peaux. Toutefois, je n'ai pas vraiment compris le sens de la présence du Voyageur, certes à la fin, il est l'élément clé mais il aurait peut-être mérité un peu plus de chapitres car il garde vraiment beaucoup de son mystère ! De cet auteur, j'ai mieux aimé Sorry, Toi a en revanche le mérite d'être particulièremet original et de se démarquer des autres thrillers.

Les ombres de Calern de Jean-Pierre Martin

Les ombres de Calern

Le plateau de Calern est un plateau calcaire, battu par les vents, calciné par le soleil en été et recouvert de neige en hiver. C'est un magnifique plateau où la vue est impressionnante et où il fait bon se promener. C'est aussi un plateau situé à moins d'une heure de la Riviera. En 1967, des promoteurs tentent de s'attaquer à ce plateau en vue d'en faire un immense complexe sportif et hôtelier pour gens riches. Les habitants du coin sont au coeur des négociations, principalement Elissandre, jeune femme très attachée à sa terre et qui possède le Carlenet, un tout petit hameau.

Les ombres de Calern est un polar très léger où l'intrigue ne pèse pas très lourd et n'a finalement qu'un intérêt secondaire. Le principal intérêt de ce polar, c'est son cadre, inattendu et magnifique décrit par l'auteur. On sent qu'il connaît le lieu, qu'il a arpenté cette terre, marché sur ces chemins, admiré la vue, les descriptions du plateau sont très bien rendues et c'était sympa de trouver dans un livre, un cadre où j'ai régulièrement l'habitude d'aller me promener !

Calern

Au premier plan, la plaine de Caussols, la première barre montagneuse le plateau de Calern, la montagne du Cheiron (sans neige) et le Mercantour (montagnes enneigées au loin)

Lux de Maud Mayeras

Lux

2016. Antoine revient pour la première fois à Ceduna en Australie. Il revient sur cette terre aride où en l'espace dequelques mois, il a presque tout connu.
Il revient à Ceduna avec une idée bien précise en tête, Antoine n'a pas connu le pardon et il est bien décidé à faire justice soi-même. Mais soudain le monde se couvre de noir...

Lire Maud Mayeras c'est toujours le risque de se prendre une grosse claque (je sens encore sur ma joue les picotements de l'uppercut que m'avait causé la lecture de Reflex !), avec Lux, la claque est là mais un peu moins forte... On suit Antoine qui veut réussir à dépasser les événements traumatisants de son enfance, on remonte avec lui le court du temps.
J'ai mis très longtemps à chroniquer ce livre que j'ai lu il y a plusieurs mois, ce n'est pas parce que je n'avais pas aimé, mais c'est un peu parce que je n'ai certainement pas tout saisi. Avec Lux, Maud Mayeras nous offre encore une fois une histoire sombre, cruelle où le thriller se mélange au roman apocalyptique, mais, je l'avoue, ce mélange des ces genres m'a légèrement déstabilisé... J'ai beaucoup aimé les personnages, ce retour sur les traces d'un passé douloureux et l'écriture de l'auteure, toujours impeccable, qui arrive à recouvrir le tout d'un voile d'obscurité...
En écrivant cet avis, je ressens l'envie et le besoin de relire Lux pour arpenter une nouvelle fois les terres arides de l'Australie, vivre une apocalypse qui bouleverserait le monde et être auprès d'Antoine dans sa quête.

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Commentaires
Z
@ Zina : ah oui ? il est bien mais je trouve qu'il lui manque le petit frisson du 1er !<br /> <br /> <br /> <br /> @ Audrey : je n'irais pas jusque là mais je peux comprendre, ça me donne quand même envie de lire d'autres livres de Barbara Abel. Le Maud Mayeras est bien mais moins fort que Reflex, mais il est vraiment unique dans son genre.
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A
J'ai adoré Derrière le haine, je me suis ennuyée devant Après la fin ! :) <br /> <br /> Sinon le Maud Mayeras me plairait bien !
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Z
Lol, moi c'est le contraire, j'avais encore mieux aimé Après la fin ;)
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K
Dans cet article, c'est "Toi" qui me donne le plus envie (heureusement que j'ai bien mis les guillemets tiens, sinon ça pourrait porter à confusion ^^) <br /> <br /> Bon j'avoue qu'Après la fin me dit bien mais je lirai d'abord Derrière la haine ;)
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